• Déclaration d’indépendance de l’Etat d’Israël en français

    Déclaration d’indépendance de l’Etat d’Israël en français

     

    Depuis le 29 novembre 1947 , des Arabes palestiniens aidés par des volontaires arabes venus des pays voisins, soumettent la population juive de Palestine à des attaques sanglantes. Au début de cette guerilla, la population juive, mal armée et mal organisée, est sur la défensive. Elle subit de nombreuses pertes. Les routes menant vers les villages juifs au nord, en Galilée, et au sud, dans le Néguev, sont coupées du reste du pays ; des quartiers juifs de villes mixtes comme Safed et Tibériade sont encerclés et, surtout, la ville de Jérusalem est assiégée, bombardée et affamée.
    Peu à peu, la défense s'organise. Les contre-attaques des forces de défense juives dégagent les villages et quartiers encerclés. Un mouvements de panique gagne la population arabe qui commence à s'enfuir.
    A l'approche du 15 mai 1948, date prévue pour l'évacuation de la Palestine par les Britanniques, les pays arabes de la région déclarent leur intention de l'envahir.
    Les dirigeants juifs craignent que les forces de défense juives ne soient pas de taille à résister à une invasion des forces armées régulières. Certains pensent même qu'il faut retarder la date de la Déclaration de l'Indépendance. D'autres, comme David Ben Gourion, sont persuadés qu'on ne peut plus reculer, que la conjoncture internationale est provisoirement favorable puisque États-Unis et Union soviétique appuient tous deux la création de l'état juif, et que cette conjoncture ne durera pas. Le débat interne est sévère et Ben Gourion, en leader historique, finit par l'emporter.
    Le texte de la proclamation est rédigé par plusieurs responsables pour s'assurer qu'elle reflète correctement l'histoire, les sensibilités, les arguments, les intentions et les engagements du nouvel état.

    Et le 14 mai 1948, David Ben Gourion lit la Déclaration de l'Indépendance de l'État d'Israël à Tel Aviv (Jérusalem est encerclée), devant les membres du Conseil provisoire de l'État.

    Elle commence par rappeler les liens historiques du peuple juif avec la terre d'Israël ( naissance du peuple juif), la fidélité du peuple en exil à sa terre (Halevi) et le début du sionisme et ses réalisations. Elle rappelle la reconnaissance internationale du droit des juifs à leur terre par la Déclaration Balfour, la décision de la Société des Nations et la toute récente décision des Nations unies en 1947 (résolution 181).
    La Déclaration rappelle la souffrance des juifs pendant la Shoah et assure que le pays sera ouvert à tous les juifs qui désireront s'y installer.
    Elle lance un appel à la paix aux habitants arabes du nouvel état, leur promettant une pleine égalité, et lance un appel à la paix et à la coopération aux pays arabes.

    Ces appels ne sont pas entendus. Les pays arabes envahissent l'état d'Israël dès l'annonce de sa création,  estimant qu'il doit être rayé de la carte dès sa naissance.

    "La terre d’Israël est le lieu où naquit le peuple juif. C’est là que s’est formée son identité spirituelle, religieuse et nationale. C’est là qu’il a réalisé son indépendance et créé une culture qui a une signification nationale et universelle. C’est là qu’il a écrit la Bible et l’a offerte au monde.

    Contraint à l’exil, le peuple juif est resté fidèle à la terre d’Israël dans tous les pays où il s’est trouvé dispersé, ne cessant jamais de prier et d’espérer y revenir pour rétablir sa liberté nationale.

    Motivés par ce lien historique, les Juifs ont lutté au cours des siècles, pour revenir sur la terre de leurs ancêtres et retrouver leur Etat. Au cours des dernières décennies, ils sont revenus en masse, Ils ont mis en valeur les terres incultes, ont fait renaître leur langue, ont construit des villes et des villages et ont installé une communauté entreprenante et en plein développement qui a sa propre vie économique et culturelle. Ils ont recherché la paix tout en étant prêts à se défendre. Ils ont apporté les bienfaits du progrès à tous les habitants du pays et se sont préparés à l’indépendance souveraine.




    En 1897, le premier congrès sioniste, inspiré par la vision de l’Etat juif de Theodor Herzl, a proclamé le droit du peuple juif au renouveau national dans son propre pays.

    Ce droit a été reconnu par la Déclaration Balfour du 2 novembre 1917, et réaffirmé par le mandat de la Société des Nations qui a apporté une reconnaissance internationale formelle au lien historique du peule juif avec la Palestine et à son droit de rétablir son Foyer national.

    La Shoah, qui a anéanti des millions de Juifs en Europe, a de nouveau montré le besoin de résoudre le problème dû au manque de patrie et d’indépendance du peuple juif, par le rétablissement de l’Etat juif, qui ouvrirait ses portes à tous les Juifs et conférerait au peuple juif un statut d’égalité au sein de la communauté des nations.

    Les survivants du terrible massacre en Europe, de même que les Juifs venus d’autres pays, n’ont pas abandonné leurs efforts pour rejoindre Israël, en dépit des difficultés, des obstacles et des périls ; et ils n’ont pas cessé de revendiquer leur droit à une vie de dignité, de liberté et de travail honnête sur la terre de leurs ancêtres.

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive de Palestine a apporté sa pleine contribution au combat des nations éprises de liberté contre le fléau nazi. Les sacrifice de ses soldats et son effort de guerre lui ont valu le droit de figurer parmi les nations qui ont fondé l’Organisation des Nations unies.



    Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution recommandant la création d’un Etat juif en Palestine. L’Assemblée

    ? générale a demandé aux habitants de ce pays de prendre toutes les mesures nécessaires pour l’application de cette résolution. Cette reconnaissance par les Nations unies du droit du peuple juif à établir son Etat indépendant est irrévocable.

    C’est là le droit naturel du peuple juif de mener, comme le font toutes les autres nations, une existence indépendante dans son Etat souverain.

    En conséquence, nous, membres du Conseil national, représentant la communauté juive de Palestine et le Mouvement sioniste mondial, sommes réunis en assemblée solennelle aujourd’hui, jour de la cessation du mandat britannique en Palestine, en vertu du droit naturel et historique du peuple juif et conformément à la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies.

    Nous proclamons la création de l’Etat juif en Palestine qui portera le nom d’Etat d’Israël.

    Nous déclarons qu’à compter de la fin du mandat, à minuit, dans la nuit du 14 au 15 mai 1948, et jusqu’à ce que les organismes de l’Etat régulièrement élus conformément à une Constitution qui sera élaborée par une Assemblée constituante d’ici au 1er octobre 1948, le Conseil national agira en qualité de Conseil provisoire de l’Etat, et l’Administration nationale fera fonction de gouvernement provisoire de l’Etat juif, qui sera appelé Israël.

    L’Etat
    ? d’Israël sera ouvert à l’immigration des Juifs de tous les pays où ils sont dispersés ; il veillera au développement du pays au bénéfice de tous ses habitants ; il sera fondé sur les principes de liberté, de justice et de paix ainsi que cela avait été conçu par les prophètes d’Israël ; il assurera une complète égalité sociale et politique à tous ses citoyens, sans distinction de religion, de race ou de sexe ; il garantira la liberté de culte, de conscience, d’éducation et de culture ; il assurera la protection des Lieux saints de toutes les religions, et respectera les principes de la Charte des Nations unies.

    L’Etat
    ? d’Israël est prêt à coopérer avec les organismes et les représentants des Nations unies pour l’application de la résolution adoptée par l’Assemblée générale le 29 novembre 1947 et à prendre toutes les mesures nécessaires pour la mise en place de l’Union économique sur l’ensemble de la Palestine.

    Nous demandons aux Nations unies d’aider le peuple juif à édifier son Etat et d’admettre Israël dans la famille des nations.

    Victimes d’une agression caractérisée, nous demandons cependant aux habitants arabes de l’Etat d’Israël de préserver les voies de la paix et de jouer leur rôle dans le développement de l’Etat, sur la base d’une citoyenneté pleine et égalitaire et d’une juste représentation dans tous les organismes et les institutions - provisoires et permanents - de l’Etat.

    Nous tendons notre main en signe de paix et de bon voisinage à tous les Etats qui nous entourent et à leurs peuples, et nous les invitons à coopérer avec la nation juive indépendante pour le bien commun de tous. L’Etat
    ? d’Israël est prêt à apporter sa contribution au progrès du Proche-Orient et dans son ensemble.

    Nous demandons au peuple juif de par le monde de se tenir à nos côtés dans la tâche d’immigration et de développement et de nous aider dans le grand combat pour la réalisation du rêve des générations passées : la rédemption d’Israël.

    Confiants en l’Eternel Tout-Puissant, nous signons cette déclaration en cette séance du Conseil provisoire de l’Etat, sur le sol de la patrie, dans la ville de Tel Aviv, cette veille du chabbat, 5 Iyar 5708, 14 mai 1948."