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Par mossad55 le 17 Mai 2006 à 14:45
La naissance du sionisme
La Révolution française a émancipé les juifs. Entre 1789 et les unifications allemande et italienne un siècle plus tard, le ghetto économique et intellectuel a disparu. Mendelssohn, Heine et Marx, tous trois juifs, étaient des représentants de la culture allemande. Lantisémitisme était répandu, il y avait même des pogroms, mais cela se passait en Russie, où le poids du féodalisme se faisait encore sentir et où le capitalisme moderne avait à peine mis le pied. Quand le capitalisme devint sénile et décadent, en particulier après la grande dépression de 1929, il se retourna contre luvre démocratique de sa jeunesse. Les juifs ne furent alors plus rejetés dans le ghetto, mais bien pire - dans les chambres à gaz.
Entre ces deux périodes, la France avait connu un terrible épisode antisémite. En 1895, un officier juif, Dreyfus, fut accusé dêtre un espion allemand. Ce qui avait commencé comme un procès - chasse aux sorcières dégénéra en hystérie collective contre les juifs. Cette vague dantisémitisme était le sous-produit de la bataille que se livraient limpérialisme français naissant et lempire germanique. Un journaliste viennois en résidence à Paris à lépoque, Theodor Herzl, tira des événements la conclusion que lantisémitisme était naturel et inévitable. Il écrivait en juin 1895 :
« A Paris, comme je lai dit, jai fini par adopter une attitude plus libérale envers lantisémitisme, que je commençai alors à comprendre historiquement et à pardonner. Par dessus tout, je reconnus la vacuité et la futilité de toute tentative de combattre lantisémitisme. »
Hertzl critiqua Zola et dautres Français, essentiellement des socialistes, qui prenaient la défense de Dreyfus. Il se plaignait que les juifs
« rechercheraient la protection des socialistes et des destructeurs de lordre social existant En vérité, ce ne sont plus des juifs. Assurément, ils ne sont pas davantage français. Ils vont probablement devenir les dirigeants de lanarchisme européen ».
Son opinion était quen réponse à lantisémitisme les juifs devaient quitter les pays où ils étaient indésirables et fonder leur propre Etat. Dans cet effort, déclara-t-il, « les antisémites seront nos amis les plus sûrs nos alliés ». Il alla jusquà rencontrer le ministre de lIntérieur du tsar, Plehve, celui-là même qui avait organisé le pogrom de Kichinev en 1903. Lappât quil agita devant lui était que la sortie des juifs de Russie affaiblirait le mouvement révolutionnaire, le pire ennemi de Plehve.
Si lantagonisme entre juifs et non-juifs est donc ainsi inévitable, il en va bien évidemment de même pour lantagonisme entre juifs et arabes en Palestine. Dans la définition de Herzl, le sionisme consistait à « donner une terre sans peuple à un peuple sans terre. » .
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