•  

    Deux journalistes de Marianne décrivent et racontent ce qu’elles ont vu et entendu dans cette exposition : « Des corps mutilés, des crânes explosés, et des explications “historiques ” sur la naissance de l’État d’Israël, construit sur les ruines des villes palestiniennes. Des pancartes résument: “sionisme =impérialisme = fascisme ”. [...] Un étudiant juif tente — en vain — d’expliquer la définition du sionisme à un public plus que réfractaire. Le ton est donné. Pendant ce temps, un “étudiant” (d’une bonne quarantaine d’années) crie dans un micro: “Tout le monde sait qu’Israël est derrière la guerre en Irak.” L’auditoire applaudit. Les propos sont sans appel: “Sionistes et Juifs, ça revient au même.” »

    Le négationniste Serge Thion, ravi de la nouvelle conjoncture « antiguerre » où l’antisionisme de propagande fusionne avec un antiaméricanisme mystique, écrit dans le numéro 16, paru en janvier 2003, de sa revue La Gazette du Golfe et des banlieues, à propos de la « composition » de « l’équipe Bush »: « [...] On peut se demander légitimement, si ce ne sont pas des Juifs israéliens ou pro-israéliens qui dirigent le gouvernement américain. » Le 10 avril 2003 paraît le numéro 20 de ce périodique caricaturalement haineux, « antisioniste » autant qu’américanophobe. On y lit en guise d’avertissement au lecteur: « Née en 1991 de la révolte contre la guerre imposée par les pétroliers américains, elle [La Gazette...] avait paru sans périodicité fixe. Ranimée par l’éclatant retour de l’impérialisme américain dévoilé par la divine surprise du 11 septembre, elle avait adopté un rythme mensuel sans en faire un dogme. Le dernier numéro, 19, paru après le déclenchement de la guerre par le quarteron des néo-cons sionistes qui agitent la marionnette boucharde, a été submergé et distendu par le flot de l’actualité.»

    D’abréviation usuelle pour « neo-conservatives », l’expression « neocons », en langue française, se transforme subrepticement en terme insultant. Un certain Christophe Deroubaix, dans le quotidiencommuniste L’Humanité, après avoir affirmé que « Bush applique, les unes après les autres, les idées des“neocons ” » présente ainsi Paul Wolfowitz, « l’éminence grise »: « Le véritable chef de la bande des “neocons”, c’est lui [...] ». Voilà qui doit faire beaucoup ricaner, dans les troupes clairsemées des néostaliniens.





    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique