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Infos du 18/09/06
Lili Galili du Haaretz estime que la création de la commission Winograd est une victoire pour le gouvernement qui ne fait cependant qu'accroître le malaise entre le peuple et ses gouvernants. En effet, écrit-elle, cette commission n'est pas ce que le peuple voulait, or, le peuple a besoin, lui aussi, de sentir qu'il a obtenu satisfaction.
La conséquence la plus grave de la guerre au Liban est la crise de confiance entre le peuple et ses dirigeants. La commission créée hier ne fait que renforcer le sentiment de mépris du gouvernement pour ses soldats et ses civils.Shlomo Papirblat, l'éditorialiste du Yediot Aharonot, commente aujourd'hui le départ de l'ambassadeur de France en Israël, Gérard Araud après trois années passées à ce poste. Gérard Araud, écrit-il a réussi à redonner une dimension réaliste et concrète aux relations entre la France et Israël et a prouvé que la personnalité d'un ambassadeur avait encore son importance, même à un époque où les dirigeants politiques entretiennent des relations directes
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La propagande pro-palestinienne aveugle et vindicative ne fait nullement avancer la cause palestinienne, elle ne contribue en aucune manière à la création dun État palestinien, elle a pour seul résultat de nourrir limaginaire antijuif, en radicalisant la haine anti-israélienne. Ceux qui, comme moi, sont convaincus de la nécessité de créer un État palestinien souverain se heurtent aujourdhui à la dure réalité du total refus, par la majorité des défenseurs de la cause palestinienne, de lexistence même de lÉtat dIsraël.
La diabolisation dIsraël et de lOccident, pour les « gouvernements à la fois autoritaires et inopérants qui règnent sur presque tout le Moyen-Orient », est une condition de survie. Comme la montré Bernard Lewis, la désignation de responsables imaginaires et de coupables fictifs présente pour ces gouvernements plusieurs avantages essentiels: « Expliquer la pauvreté quils sont incapables de réduire, légitimer un pouvoir despotique qui ne cesse de salourdir, détourner le mécontentement croissant de la population vers dautres cibles ».
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Deux journalistes de Marianne décrivent et racontent ce quelles ont vu et entendu dans cette exposition : « Des corps mutilés, des crânes explosés, et des explications historiques sur la naissance de lÉtat dIsraël, construit sur les ruines des villes palestiniennes. Des pancartes résument: sionisme =impérialisme = fascisme . [...] Un étudiant juif tente en vain dexpliquer la définition du sionisme à un public plus que réfractaire. Le ton est donné. Pendant ce temps, un étudiant (dune bonne quarantaine dannées) crie dans un micro: Tout le monde sait quIsraël est derrière la guerre en Irak. Lauditoire applaudit. Les propos sont sans appel: Sionistes et Juifs, ça revient au même. »
Le négationniste Serge Thion, ravi de la nouvelle conjoncture « antiguerre » où lantisionisme de propagande fusionne avec un antiaméricanisme mystique, écrit dans le numéro 16, paru en janvier 2003, de sa revue La Gazette du Golfe et des banlieues, à propos de la « composition » de « léquipe Bush »: « [...] On peut se demander légitimement, si ce ne sont pas des Juifs israéliens ou pro-israéliens qui dirigent le gouvernement américain. » Le 10 avril 2003 paraît le numéro 20 de ce périodique caricaturalement haineux, « antisioniste » autant quaméricanophobe. On y lit en guise davertissement au lecteur: « Née en 1991 de la révolte contre la guerre imposée par les pétroliers américains, elle [La Gazette...] avait paru sans périodicité fixe. Ranimée par léclatant retour de limpérialisme américain dévoilé par la divine surprise du 11 septembre, elle avait adopté un rythme mensuel sans en faire un dogme. Le dernier numéro, 19, paru après le déclenchement de la guerre par le quarteron des néo-cons sionistes qui agitent la marionnette boucharde, a été submergé et distendu par le flot de lactualité.»
Dabréviation usuelle pour « neo-conservatives », lexpression « neocons », en langue française, se transforme subrepticement en terme insultant. Un certain Christophe Deroubaix, dans le quotidiencommuniste LHumanité, après avoir affirmé que « Bush applique, les unes après les autres, les idées desneocons » présente ainsi Paul Wolfowitz, « léminence grise »: « Le véritable chef de la bande des neocons, cest lui [...] ». Voilà qui doit faire beaucoup ricaner, dans les troupes clairsemées des néostaliniens.
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Considérons le discours « antiguerre » des premiers mois de 2003 à travers le matériel constitué par les appels aux manifestations, les tracts distribués, les banderoles et les pancartes brandies, les slogans proférés. Non seulement lintervention militaire anglo-américaine contre le régime de terreur de Saddam Hussein a été assimilée aux réactions israéliennes contre les terroristes palestiniens, mais aussi et surtout les Israéliens, et plus largement les représentants du mythique « sionisme mondial », ont été accusés dêtre à lorigine de la nouvelle « guerre dIrak ».
Des listes de conseillers du président américain, « juifs », « sionistes » ou « proches du Likoud », ont circulé sur Internet, et la presse, même la plus « respectable », a relayé ces accusations ou ces soupçons, visant un Bush manipulé par « les Israéliens » ou des « conseillers juif ». A lamalgame polémique « Bush = Sharon » (également et semblablement « assassins ») sest ajoutée une vision conspirationniste, que traduisent diverses images schématisantes: du « complot américano-sioniste » (où les « sionistes » sont censés rester dans lombre, ou agir de façon occulte) à « Bush valet de Sharon ».
Les Juifs, une fois de plus, sont ainsi désignés comme les vrais responsables dune guerre, et dune guerre qui, dans le contexte géopolitique contemporain, affecte le système mondial des États. Une nouvelle guerre sinon mondiale, du moins mondialisée à bien des égards.
La croyance à laction des démons, censée expliquer lorigine des malheurs des humains, donne son assise à la judéophobie « antisioniste ». La fixation de la haine « antisioniste » sur un Sharon nazifié (et, entant que tel, devenu synecdoque de lÉtat « raciste » et « fasciste » dIsraël) permet de formuler un slogan de ce type: « Hitler en a oublié un: Sharon », slogan justifiant le génocide nazi des Juifs quont osé crier des milliers de manifestants lors dune manifestation en faveur de la Palestine, à Amsterdam, en avril 2002. La dénonciation néo-gauchiste de la « Busherie » peut ainsi glisser vers les « antisionistes » de lautre bord, les néo-fascistes de lhebdomadaire Rivarol, jubilant de pouvoir enfin dénoncer, en phase avec une importante partie de « lopinion mondiale », la « Busherie kasher ».
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La récurrence de ce type daccusation mérite dêtre prise au sérieux et interrogée. De la « guerre juive » à « lagression américano-sioniste »: persistance et métamorphose dun stéréotype accusatoire, à travers lequel sopèrent la criminalisation et la diabolisalion des « Sages de Sion » sous les multiples noms dont on les affuble (le « lobby juif », le « lobby sioniste », « les sionistes et leurs alliés », le « lobby pro-israélien », le « sionisme mondial », le « pouvoir juif », etc.).
Dans les deux cas, en 1936-1939 et en 2002-2003, lopposition à la guerre contre une dictature reconnue comme telle prend la forme dune puissante vague « pacifïste ». Si lennemi est « belliciste », et à ce titre monopolise le statut dagresseur (réel ou potentiel), les anti-bellicistes se définissent eux-mêmes comme partisans de la paix.
Face au messianisme démocratique à laméricaine, les plus gauchistes dentre les pacifistes américanophobes recourent volontiers aux arguments de base de la « rhétorique réactionnaire », telle que la magistralement analysée Albert Hirschman. Toute tentative de modifier lordre international existant est récusée au nom de trois types darguments: le risque dengendrer des effets contraires au but recherché (effet pervers); linutilité de laction entreprise, supposée impuissante à modifier le statu quo (inanité); le risque de bouleverser une organisation fragile, représentant de précieux acquis (mise en péril). Si tout est inconditionnellement préférable à la guerre, alors la servitude est absolument légitimée. La prescription déviter la guerre à tout prix a conduit naguère nombre de bons esprits à célébrer les accords de Munich. Des socialistes pacifistes à lextrême droite nationaliste.
Le maurrassien Pierre Gaxotte écrivait dans Je suis partout daté du 30 septembre 1938: « Quant à nous, il ny a plus, à nos yeux, que deux partis: ceux qui sont pour la France et ceux qui sont pour la guerre. » Quelques mois plus tard, Paul Ferdonnet, publiciste stipendié par lAllemagne nazie, publiait La Guerre juive, qui commençait par ces propos dénués dambiguïté, datés de « Noël 1938 »: « [...] Ces parasites, ces étrangers, ces ennemis intérieurs, ces Maîtres tyranniques et ces spéculateurs impudents, qui ont misé, en septembre 1938, sur la guerre, sur leur guerre de vengeance et de profit, sur la guerre denfer de leur rêve messianique, ces bellicistes furieux, il faut avoir laudace de se dresser sur leur passage pour les démasquer; et, lorsquon les a enfin reconnus, il faut avoir le courage de les désigner par leurs noms : ce sont les Juifs. »